par Lawrence A. Miller
*****Mon intérêt pour les objets archéologiques polynésiens a débuté il y a une quinzaine d'années, comme le passe temps d'un collectionneur d'outils lithiques sur l'île de Tubuai. La passion a grandi avec ma collection, et je me suis finalement totalement impliqué dans la recherche d'outils de pierre, et par conséquent dans l'étude de la Préhistoire polynésienne. J'ai alors fait appel aux connaissances des archéologues qui pour beaucoup d'entre eux ont manifesté un net désintérêt pour les outils de pierre et autres objets catalogués comme « trouvailles de surface», puisque découverts en dehors de sites de fouilles archéologiques. Pour eux, en effet, rien ne peut être prouvé quant à de tels objets trouvés en dehors d'un contexte chronologiquement avéré, toute conclusion étant entachée de doute, et toute généralisation dangereuse.
Ainsi des étagères remplies de preuves de valeur sont dédaignées par l'archéologue, si concentré sur sa discipline qu'il est incapable de reconnaître les indications essentielles qui abondent autour de son excavation de fouilles.
*****A Tubuai, où les processus géologiques récents n'ont pas permis la constitution de couches archéologiques profondes, les objets les plus anciens peuvent se trouver à 30 ou 40 cm de le surface, ce qui implique que les nouvelles méthodes agricoles ont probablement déjà mis au jour la plupart de ces objets.
Si les archéologues ne sont pas intéressés par ces preuves fondamentales, je propose une nouvelle approche, l'implémentologie, qui permet d'exploiter ces trouvailles en faisant ce que l'archéologie ne peut ou ne veut pas faire.
*****Quoi qu'il en soit, ne soyons pas trop critiques envers l'archéologie ou les archéologues dont l'ingrate besogne est de farfouiller la terre avec précision, armés d'une casserole et d'un pinceau. S'il leur arrive de découvrir un précieux fragment d'herminette dans une couche géologique précisément définie, demandez-leur à quel type il appartient : la plupart d'entre eux sont bien trop occupés pour apprendre quoi que ce soit des nombreux systèmes de classification d'herminettes. Il est bien probable qu'ils ne sauront déterminer avec exactitude à quel type appartient ce fragment, ou même de quelle variété il s'agit ; il doit alors avoir recours à l'expertise d'un connaisseur : c'est là qu'interviennent l'implémentologie, et l'implémentologiste.
*****L'implémentologie vient à l'aide de l'archéologie, en se chargeant principalement de la collecte, du classement et de l'étude comparative des outils ( impléments ), et pourrait donc plus justement être appelée implémentologie comparative.